Rencontre avec le fondateur d’Aveine, l’aérateur de vin connecté

Rencontre avec le fondateur d’Aveine, l’aérateur de vin connecté

Rencontre avec le fondateur d’Aveine, l’aérateur de vin connecté 1920 1080 Altyor

Nicolas Naigeon, fondateur d’Aveine, raconte défis et leçons apprises

Le saviez-vous : entre un cœur et un aérateur de vin, la frontière est fine.
C’est ce que partage Nicolas Naigeon, fondateur d’Aveine. Nicolas nous raconte son parcours et ses anecdotes de créateur d’entreprise.
Une start-up française qui a connu des défis entre Covid, taxe Trump et Evergreen … mais qui, avec une détermination à toute épreuve, a rencontré son marché.

La start-up Aveine a choisi Altyor comme partenaire industriel pour concevoir et fabriquer leur aérateur de vin. L’atout d’Altyor dans ce projet est sa flexibilité et ses compétences multi-technologiques. L’aération instantanée du vin en utilisant une pompe, inventée par Aveine, n’existait sur aucun autre produit. Il s’agit d’une vraie innovation afin de transformer un concept en un produit industrialisé.

En 2013, avec une formation en pharmacologie et en ingénierie biomédicale. Tu te lances naturellement dans la recherche médicale avec un goût prononcé pour l’entreprenariat qu’on entrevoit dans tes différentes activités, dans des domaines aussi variés que l’ophtalmologie ou la cardiologie. Pour te retrouver aujourd’hui dans une start-up innovante dont tu es le fondateur et qui innove dans un domaine traditionnel pour la France qui est l’œnologie, avec Aveine et son aérateur connecté qui permet de verser instantanément un vin avec le degré d’aération optimal.

ALTYOR : Comment de l’ophtalmologie, tu en es arrivé à créer un aérateur de vin ?

Je suis arrivé à Paris, il y a quelques années, pour prendre la direction technique d’une entreprise dans le médical. Je ne suis pas Parisien à la base, je suis plutôt provinciale et j’ai rencontré beaucoup de gens qui s’intéressent au vin et qui avait l’impression que c’était difficile d’accès, qu’il fallait s’y connaître, avoir une sorte de formation. Et il se trouve que moi, je viens d’une famille de vignerons en Bourgogne comme tu le disais, mais je n’ai jamais grandi dans le vin, ce qui veut dire que je ne suis pas œnologue, je ne suis pas sommelier, je ne suis pas viticulteur, mais j’ai eu une éducation du vin qui passe par l’apprentissage. Et je me suis dit, tous ces gens-là, au final, on pourrait les accompagner, les aider, imaginant un device où la proposition, ça serait que ce device retire la technicité du vin pour laisser à l’utilisateur tout le côté expérientiel. Donc vraiment ‘faites-nous confiance, on a un device magique qui va vous servir parfaitement le vin et tout ce que vous avez à faire, c’est fermer les yeux et dire ‘j’aime où je n’aime pas le vin.’’ Ce qui pour moi est la première base pour commencer à découvrir le vin.

ALTYOR : Alors justement, on voit que tu as bien déporté la technicité de la dégustation dans ton appareil magique. Le lien entre la décantation et l’injection d’air, est-ce que c’était une évidence ? Comment as-tu su quel ratio d’air injecté correspond à une durée d’aération ?

Alors en fait, j’ai repris une base technologique sur laquelle j’avais travaillé en cardiologie dans les échangeurs gazeux, lors des transplantations, sur les machines de circulation extracorporelle. C’est-à-dire que quand on fait une opération cardiaque, on arrête ton cœur et tes poumons et il y a une machine qu’on appelle une machine de circulation extracorporelle qui va prendre le relais de ton cœur et tes poumons et la fonction cardiaque est remplacée par un système de pompe et la fonction pulmonaire est remplacée par des échanges gazeux. Donc la compréhension entre les échanges liquides/gaz dans un système clos, c’est des choses sur lesquelles j’avais déjà travaillé et ce que j’ai fait, c’est ré-appliquer cette technologie au milieu spécifique.

ALTYOR : Aveine équipe aujourd’hui certains des meilleurs restaurants et caves du monde. Est-ce que tu as des anecdotes pour nous faire rêver ?

Il faut savoir que c’est un milieu qui est très fermé, le monde du vin, et c’est un milieu d’experts. Donc les premières fois que je suis allé voir des grands vignerons ou des grands restaurateurs, je t’avoue que j’avais un petit peu peur. Quasiment à chaque fois, je suis tombé sur des gens en fait qui étaient extrêmement sympathiques et accueillants. Et ce côté qui fait peur, le côté palace, restaurant 3 étoiles, c’est plus de l’apparat qui est nécessaire par rapport à leurs clients puisque ce sont des attentes de leurs clients. Mais en dessous de l’habit, ce sont des gens qui sont extrêmement simples, extrêmement gentils. Et à ma grande surprise, j’ai noué des relations très très fortes avec certains d’entre eux qui sont depuis devenus, je pourrais presque dire, des amis.

ALTYOR : Tu parles du passage du concept au produit et celui de la création d’une start-up qui vole aujourd’hui de ses propres ailes. Quelles leçons as-tu tirées de cette expérience qui pourraient profiter à de futurs startuppers ?

Alors beaucoup d’humilité et savoir surtout que le chemin est long et compliqué. Comme tu le disais, en plus, Aveine, c’est un produit qui s’adresse à un marché de niche, le vin, c’est un produit de niche puisque c’est un produit hardware. Donc c’est quand même une start-up qui est extrêmement difficile à monter, à financer puisqu’il faut passer par l’idéation, la conception, prototypage, industrialisation, production à grande échelle. C’est quelque chose qui est long, qui est fastidieux, avec beaucoup de jalons, parfois techniques, parfois financiers, parfois administratifs à passer, et il faut faire preuve de beaucoup de résilience. C’est-à-dire qu’à chaque fois, il y a des problèmes qui peuvent survenir et je pense encore récemment au moment où enfin on pensait être tranquille et attaquer le marché quand on a sorti notre produit mi-2019. Fin 2019, il y a eu la taxe Trump sur les vins et spiritueux alors qu’on était en plein en train d’attaquer le marché américain. Du coup, ce marché s’est cassé la gueule et comme tu le sais très bien, 2020, ensuite, il y a eu le COVID. Donc fermeture des cafés, hôtels, resto. Puis la logistique qui s’est emballée puisqu’il y avait plus de trafic aérien. Donc vraiment c’est un petit peu le parcours du combattant et on s’en rend compte au quotidien. C’est-à-dire que dernièrement, il y a eu l’EverGreen qui s’est coincé dans le canal et il y a eu un impact pour nous, Shanghai qui se referme, comme tu le sais très bien, a un impact pour nous, donc il faut être prêt à changer les plans, c’est-à-dire que souvent les Américains ont une citation que j’aime bien. Ils disent ‘Think global, start local’. Dans notre cas, c’est exactement ça. Il faut avoir une vision de ce qu’on va faire. On en sera à 5 ans, mais il faut se rendre compte que le demain qui est prévu ne sera sûrement pas le demain qui va avoir lieu.

ALTYOR : Faire du hardware et chercher des fonds, est-ce que c’était une équation facile à résoudre ?

Alors non ce n’est pas facile, ce n’est jamais facile de lever des fonds. Mais contrairement à ce qu’on peut entendre ce n’est pas impossible. Encore une fois je le redis, Aveine, c’est un produit de niche donc qui est un produit hardware sur un marché de niche, le vin. Et pourtant, Aveine a réussi à se financer auprès d’investisseurs privés, Business Angels, Family offices, fonds d’investissement et même au niveau d’institutionnel. Donc c’est quelque chose qui n’est pas infaisable, il faut juste garder en ligne de mire qu’une levée de fonds, c’est une adéquation entre une proposition d’investissement et des investisseurs, donc il faut que ce qui est vendu, corresponde à une réalité terrain, que ce soit crédible et que ça correspond à ce que recherchent les investisseurs, c’est-à-dire que beaucoup d’investisseurs de la place sont intéressés par des Marketplace BtoB ou du SAS BtoB. Ça ne sert absolument à rien de contacter 100 fonds d’investissement spécialisés dans les marketplace BtoB si c’est pour leur vendre du hardware. Donc il faut arriver à garder la tête sur les épaules. Il faut arriver à se rendre compte que voilà le hardware demeure en France un sujet à part pour une raison relativement simple, c’est-à-dire que c’est lié aux coûts de structure. La répartition des salaires par rapport au reste des frais de l’entreprise, c’est-à-dire que les salaires aux États-Unis, par exemple, sont beaucoup plus élevés. Donc 10 salariés aux États-Unis, ça représente une levée de fonds de plusieurs millions d’euros. Donc, imagine une start-up qui fait du hardware et qui a 10 salariés, la partie industrialisation, finalement, restera à la marge, alors qu’en France, 10 salariés, ça reste des charges en début, en tout cas de start-up, ça reste des charges assez faibles donc la partie industrialisation prend le plus gros du volume de la levée. C’est pour ça que c’est beaucoup plus dur de lever de l’argent pour de l’industrialisation ou du hardware en France qu’aux États-Unis ou sur d’autres régions du club. Mais ce n’est pas infaisable. Et pour avoir accompagné personnellement d’autres entreprises qu’ils ont faites, je sais que ça se fait. Le gros problème, c’est la désadéquation entre la proposition et la cible qu’on vise pour l’investissement et souvent les entreprises qui recherchent du financement vont se brûler les ailes en faisant 10, 20, 50, 100 meetings mais avec des mauvaises cibles, ce qui n’aboutira à rien à part une fatigue des fondateurs. Et le temps qui courent. Donc je le redis encore une fois, c’est tout à fait faisable, il faut juste que ça corresponde, offre-demande se rejoignent.

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